• Quand le profit électoral empiète sur la sécurité.

    Nous pouvions penser qu'il était définitivement perdu (tout du moins pour Portiragnes) ou peut-être simplement remisé soigneusement au fond d'un hangar du SIVOM, mais nous pouvons être rassurés, le cinémomètre vient de réapparaître sur la commune de Bessan. Pour autant, ce radar destiné à contrôler la vitesse des véhicules et mis à disposition des 22 communes adhérentes du Syndicat ne peut néanmoins prétendre à avoir enflammé l'intérêt des maires et plus précisément pour Portiragnes qui pourtant apporte sa cotisation à l'entretien et au calibrage régulier de ce matériel. Une contribution financière certes très modeste mais qui s'ajoute à toutes ces petites gouttes qui rentrent dans toutes ces dépenses insidieuses destinées essentiellement à la devanture municipale. Car enfin, pourquoi avoir souscrit à l'accès à cet équipement de sécurité pour ne l'avoir pratiquement jamais utilisé. Si les vitesses excessives sont monnaie courante sur certains axes de la commune, les contrôles qui ont été réalisés intra-muros au village depuis des décennies peuvent se compter uniquement sur les doigts d'une demi-main, autant dire pratiquement jamais. En fait, nous pouvons en conclure que les articles publiés par notre administratrice lors de notre entrée en adhésion à l'utilisation de ce matériel n'étaient qu'un effet d'annonce sans réelle motivation sécuritaire sinon à faire de la communication vide, comme il nous en est quotidiennement proposé.

    Pourtant, les excès de conduite sont fréquents. Hier encore, ce 3 janvier en milieu d'après-midi (vers 15-16h) un « remarquable abruti » au volant d'une voiture blanche (il n'y a pas d'autres mots pour le qualifié et il se reconnaîtra peut-être) a remonté l'avenue Jean Moulin à une allure totalement folle. Un enfant aurait traversé à ce moment précis, il n'aurait pas pu être évité et serait incontestablement décédé sur le coup. C'est intolérable, irresponsable. Et nous ne sommes plus dans ce que notre élue inquiète pour son image nomme courtoisement des « incivilités ».

    Cela étant, c'est un choix municipal. Plutôt que de faire des contrôles (ce qui est impopulaire et politiquement nuisible) notre maire préfère multiplier les ralentisseurs qui ont cette faculté de ne cibler personne en particulier et ménager ainsi tout son potentiel en matière d'électorat, notamment les indisciplinés qui y verrait un fâcheux désagrément. Sauf que bien entendu, la démesure en la matière n'est pas forcément le meilleur choix.

    Sur le principe sécuritaire, la nécessité des ralentisseurs n'est pas contestable comme également les plateaux ralentisseurs qui se sont également multipliés dans le village même si notre maire, en une occasion particulière, a trompeusement rejeté ce type d'aménagement prétextant qu'il n'était plus autorisé. Ce qui est faux puisque les textes contestent uniquement la capacité d'adhérence des coussins "berlinois" dont il est question. Reste néanmoins les coussins dits « lyonnais » plus conformes. Mais là encore, s'agissant de ce cas particulier cité précédemment, nous étions encore dans le « deux poids – deux mesures », ce qui n'est pas une nouveauté.

    Cela étant, le rôle d'un(e) maire, c'est également de prendre parfois des décisions impopulaires, au nom de l'intérêt général avec pour raison première la protection évidente et obligée de ses administrés. Et les contrôles de vitesses sont des compléments indispensables pour nous préserver de toutes ces dérives qui s'installent insidieusement dans nos habitudes de conduite.

    En résumé, la sécurité n'est pas une affaire de complaisance par simple démagogie. Elle doit s'appuyer sur une volonté sérieuse, quitte à malmener nos mauvais travers comme tout autant s'exonérer d'un soucis de popularité mal placée pour les élus.

     

    Shaman & C°

     

     

     


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