• Le village enchanté

    Sur ses pages Facebook, la Mairie diffuse, à très juste titre et à qui veut l’entendre, une multitude de témoignages sur l’exceptionnelle « qualité de vie » qui caractérise notre bon village.

    Portiragnes, une station balnéaire franco-belge qui a su conserver l’esprit familial et où il y fait « bon vivre ».

    C’est effectivement un constat que nous partageons et qui fait l’unanimité. Et, personne ne le contredira, à fortiori sur le réseau social en question où la Mairie se charge d’y épurer consciencieusement les commentaires nuisibles et écarter les déplaisants. Donc, 100% de compliments garantis.

    Nous pouvons donc nous réjouir de faire partie de cette communauté bienheureuse.

    Il n’est cependant pas certain que les 14,2 % de chômeurs ou les 13,1 % de personnes en situation de pauvreté partagent cette vision.

    Quelques chiffres sur notre commune précisément.

    Ce chiffre de 14,2 % de chômeurs porte sur l’ensemble de la population. La réalité est cependant plus inquiétante. Car, pour être cohérent, il faut le rapporter à la tranche des supposés actifs, c’est-à-dire les 25 à 54 ans. Le taux de chômage y est alors plus élevé (15,0 % chez les hommes et 19,7 % chez les femmes).

    Mais ce sont les jeunes de 15 à 25 ans qui sont les plus touchés avec un taux de chômage de 52,3 % chez les hommes et 54,8 % chez les femmes.

    Alors, je concède que pour des raisons économiques, il est indispensable de donner une image positive et attrayante de notre village où pour la majorité d’entre nous, il y fait effectivement « bon vivre ». Mais, nous ne pouvons pour autant ignorer l’autre réalité.

    Nous avons bien le CCAS, qui s’efforce d’apporter toute l’aide nécessaire et indispensable à ces personnes en difficulté. Il faut reconnaître à ce service un travail méritoire et une certaine efficacité dans l’application de sa tâche (assistance sur les dossiers d’allocations diverses, aide alimentaire pour les plus démunis, animations,…).

    Mais, pour nous autres, plus aisés, fort de notre confort collectif nous considérons avec une certaine insouciance que globalement l’environnement social est au mieux.

    Ainsi, nous dépensons sans compter. Nouvelle Mairie, aménagement en tous genres (mais pas toujours indispensables),… et surtout une multitude d’animations et manifestations tout au long de l’année pour nous distraire et nous convaincre que tout est pour le mieux dans le meilleur des villages.

    Les diverses associations pour beaucoup destinées à nos loisirs se multiplient. Et notre Maire distribue des subventions à qui le veut.

    Ainsi, 103.00 euros ont été attribués pour ces activités pour la seule année 2018.

    Si nous ajoutons toutes les enveloppes consenties pour les multitudes animations et manifestations ponctuelles au cours de l’année (on appelle cela les décisions du Maire dans les Conseils Municipaux), le montant global doit largement atteindre les 150.000 euros. Et, je ne parle même pas de « Canalissimô » qui est un gouffre financier (subvention commune, région, etc..  mais là, il s’agit du « dada » d’un Maire adjoint…).

    Entendons-nous bien. Il n’y a pas la d’hostilité a l’égard des associations. Elles sont nécessaires et contribuent à la vie du village. Elles ont leur place et sont indispensables.

    De là néanmoins à déclarer qu’elles occupent une place importante dans notre économie comme le présente la conseillère déléguée à la vie associative dans le bulletin municipal, c’est du baratin… elle voulait probablement dire « dans les dépenses de la commune ».

    Ainsi donc, nous investissons sans compter pour cette qualité de vie que nous revendiquons. Mais quelles sont les démarches concrètes que nos élus municipaux ont entrepris pour venir en aides a nos victimes du chômage et, par voie de conséquence, à la précarité ?

    Bien plus que les aides, le travail est essentiel et primordial pour sortir dans la durée de la pauvreté.

    Quels engagements avons-nous pris pour palier a cette blessure sociale en terme d’emploi ?

    La Mairie nous répondra sûrement que les travaux d’aménagement du rond point du Puech contribueront à faire venir des entreprises et amener des embauches.

    Mais c’est un peu maigre et c’est la seule démarche engagée jusqu’à présent avec des effets qui ne seront pas immédiat.

    Il y avait d’autres occasions de développement mais les articles précédents en ont largement fait la démonstration pour que nous nous dispensions de les rappeler.

    Alors, effectivement, nous pouvons nous réjouir de nos privilèges. Mais nous pouvons également nous demander si l’argent public ne doit pas servir également et en premier lieu aux obligations de « bien être » de base comme favoriser l’emploi.

    Shaman & Co

     


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