• Cantonales : l’hypocrisie à égalité avec l’abstention

    D’un premier abord, il serait inutile de commenter plus que de raison les résultats de ces élections.

    Pour les régionales, les médias les ont conduites et fortement manipulées jusqu’à terme dans un business journalistique digne de cochons se vautrant dans la fange. Mais pour autant, ce deuxième tour aura bien confirmé le fort discrédit citoyen jeté sur les systèmes électifs en général, et territoriaux en particulier. De par cette écrasante abstention qui, force est de constater, s’aggrave d’élections en élections, c’est toute la classe politique qui est mise véritablement en procès. Il conviendrait donc, pour tous les prétendants et particulièrement les artificieux gagnants aux urnes de faire preuve de retenue et montrer la plus grande humilité face à cette disgracieuse réussite majoritairement désavouée. Mais en réalité, non ! Cet inaltérable égocentrisme politique a immédiatement repris le dessus sur toute considération morale et les gagnants rejettent sans complexe toute culpabilité envers une abstention qui pourtant s’imposait de fait. Car à moins d’être adepte acharné d’un quelconque parti politique qui ne vote que par couleur exclusive sans autre pertinence, aucun électeur lambda raisonnable et raisonné n’était véritablement en mesure d’évaluer de façon neutre et fondée la moindre aptitude entre des candidats qui, pour la plupart restent de notoires parfaits inconnus exception faite de la présidente de région sortante dont la réussite reste cependant pour le moins noyée dans l’abstrait. Ainsi, les électeurs qui se sont déplacés ont voté uniquement par instinct partisan, confondant régionales et présidentielles conformément et par moutonnerie à ce que les médias leur ont injecté avec acharnement depuis des semaines.

    Concernant les départementales, ce n’est pas mieux. Complètement délaissé par les médias au profit de cette présidentielle version régionale, cette seconde élection avait plutôt l’aspect d’une encombrante obligation très accessoire même pour les électeurs passionnés.

    Néanmoins, pour ce qui concerne notre canton précisément, l’électeur, aujourd'hui plus informé de l’actualité locale, pouvait avoir une idée plus claire, notamment sur les candidats sortants. Il s’agissait pour l’occasion, de confirmer ou congédier les fidèles asservis à Gilles D’Etorre. Mais, là encore, face à cette tromperie politique, la bonne conscience recommandait de s’abstenir. C’est d’ailleurs et incontestablement l’abstention qui arrive là aussi largement en tête. Des conseillers départementaux donc reconduits mais avec quelle légitimité démocratique, sinon le soutien d’une minorité votante ? Car si leur score au second tour est de 58,85 % d'une part minime de votants, l’abstention reste la seule gagnante avec 67,92 %. Pour rappel, à l’occasion du premier tour (le deuxième tour n’étant qu’un report par défaut), seuls 13,37 % des électeurs inscrits sur les listes électorales ont voté spontanément pour cette équipe d’Etorrienne (3291 votes pour 21606 inscrits). Comment avec un score aussi misérable peut-on prétendre à la moindre légitimité, sinon à pousser le carriérisme jusqu’à l’insolence ? 

    Et la remplaçante Chaudoir, n’a pas relevé le niveau sur sa commune avec 67,17 % d’abstention (un taux supérieur à la moyenne nationale). Si le score de l’équipe à laquelle elle est rattachée est, au second tour, de 54,38 % (de la minorité votante) sur la commune, seuls 12,73 % seulement des inscrits sur les listes électorales ont voté spontanément pour sa liste (353 votes pour 2772 inscrits) (un triste record vers le bas.).

    Alors, est-ce que cette démocratie est véritablement sérieuse à valider en fonction territoriale des candidats avec des taux aussi dérisoires ? Cela est plutôt honteux et les élus issus de ce genre d’élections fantoches devrait, par déontologie républicaine, rejeter toutes leurs prétentions et leurs prises de fonction.

    En fait, ces nouveaux élus n’ont aucune véritable légitimité et c’est toute notre démocratie qui arrive à bout de souffle et qui ne correspond plus aux attentes citoyennes. Comme affirmé dans le précédent article, c’est tout notre système électoral qui est à refonder. Mais, à modifier la constitution, cela demanderait à nos élites de surmonter leurs déviances carriéristes au profit de l’intérêt républicain. Aussi la cause est perdu d’avance. Seul un sursaut citoyen arrivera à venir à bout de cet imposant et insupportable virus anti-démocratique.

     

    AB

     

     


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