• La parité en 2020 - un paralogisme sociétal

    Dans un article publié dernièrement sur Hérault tribune, le collectif "Les Simone Veillent" se lance avec ferveur dans un violent combat envers l'extrême droite. Si, sur le fond, d'aucuns pourraient y trouver l'opportunité d'une adhésion politique, considérant que les sujets les plus emblématiques de ce courant comme le sécuritaire ou le migratoire sont devenus des questions essentielles de notre époque, il n'en reste pas moins que toute extrême, qu'elle soit de droite ou de gauche, nuit à la cohésion d'ensemble de la société qui, dans un monde idéal, devrait à contrario trouver un juste équilibre dans la modération et le consensus collectif et populaire. Mais notre société actuelle n'est pas formée à cela, et ne le sera jamais. Pas plus que notre démocratie qui se révèle aujourd'hui totalement à bout de souffle, qui a épuisé ses limites, mais qui pour autant trouve matière à attiser son foyer d'existence dans tous les excès.

    Cela étant, il semble que la démarche du collectif en question soit plus de rapport individuel et que le suzerain local en soit la cible principale. Mais cette opposition ne repose en fait que sur des appréciations politiques purement biterroises. Si les critiques et reproches que nombre d'administrés pourraient adresser à l'égard du maire dont il est question ne font pas défaut, il faut néanmoins, en toute honnêteté, concéder à celui-ci beaucoup d'opiniâtreté dans ses propos comme dans la gestion de sa ville. Aussi, sauf à faire de la politique politicienne, le débat est donc plus confus qu'il n'y paraît à faire un amalgame politico-féministe, s'agissant à fortiori d'un administrateur incontrôlable qui, tout en marquant sans retenue ses positions et clairement sa détermination, produit dans le même temps des effets indiscutables.

    Cette observation faite, ce qui retient mon attention porte sur un autre aspect du discours du collectif. Dans sa publication, celui-ci dénonce en parallèle et avec beaucoup de justesse l’iniquité hommes-femmes bien trop présente et foncièrement ancrée dans le monde politique. Ce réquisitoire est certes on ne peut plus légitime au regard des chiffres. Et il apparaît en ce domaine une disparité contrariante et contradictoire pour notre époque. Cela dans notre propre circonscription comme dans nombre d'autres. Le constat est donc sans appel. Il est plus difficile pour nos concitoyennes d'évoluer et trouver une place dans cette vaste arène politique qui reste pour le moins rétrograde, poussiéreuse et souvent misogyne.

    Pour autant, l'équité, s'il en était, consisterait à être plus ouvert à notre évolution et éradiquer tous les marqueurs de différence. Modifier par exemple certains aspects de la législation. Mais, même cette option a ses failles.

    Pour exemple, l'obligation de parité dans les listes de candidatures électorales qui ne contribue en rien à faire émerger de façon significative des personnalités féminines. L'application se résume le plus souvent à une simple règle mathématique qui n'a de cohérence que cette légitimité relative d'un simple équilibre. Ainsi, les équipes qui se forment se composent bien souvent de colistières d'ajustement, reléguées, in fine, à des seconds rôles. Et si le président de l'Agglo B-M n'a nommé que des hommes en vice-présidence, la nomination de l'élue féminine en vice-présidence de l'Agglo H-M, suggère une forte présomption qu'il s'agisse d'un simple souhait de parité compte tenu du bilan peu éclatant de la maire concernée.

    Cela étant, notre commune devrait se réjouir d'avoir une première élue féminine. Mais, pouvons nous nous en contenter ? Où positionner les compétences et l'éthique dans cette quête à la l'égalité bienheureuse ? Le seul féminisme ne peut être une réponse à cette question. Il existe des candidates incompétentes comme il en est une multitude chez les messieurs. Comme les arrivistes, les manipulateurs, les démagogues et autres arnaqueurs intellectuels sont légions dans le monde politique masculin, ce serait faire offense à la nature humaine à considérer que nos concitoyennes échappent à cette condition.

    Et nous retrouvons les mêmes imperfections chez nos députés du département. Leurs positions devraient leur permettre de se dévoiler plus facilement dans le champ politique mais force est de constater que hommes ou femmes les émergences dans l'espace national et les grandes actions sont, dans nos circonscriptions, quasi inexistantes.

    En résumé, il est bien évident que les mentalités doivent évoluer. Mais sans jamais perdre de vue que seules les capacités à assumer des responsabilités publiques en parfaite honnêteté et avec éthique et compétence en sont les premières exigences.

    Beaucoup, par intérêt et raisonnement trop aisé, sont tentés de considérer mon opposition soutenue à Madame notre maire comme une prépondérance à du machisme primaire.

    Pour autant, si quelques de nos nouvelles conseillères municipales échappent à toute appréciation de ma part faute de disposer du recul nécessaire, je reconnais aisément à certaines autres des compétences indiscutables ou une volonté sincère à apporter leur contribution à la cause communale.

    Mon regard critique sur notre gestion communale porte donc bien sur la personne qui dirige et fait usage de cet entourage. Dans ce conseil municipal, composé d'aptitude et de probité pour certain(e) et de fatuité pour d'autres, c'est la finalité qu'en fait la première élue qui est en cause. Celle-ci use de ses responsabilités et de sa position en insupportable partialité avec pour seule définition que d'entretenir son champ de courtoisie et son électorat et protéger ce qu'elle entend peut-être comme un métier de rente plus que d'une réelle obligation de dévotion envers ses administrés. La dernière campagne l'a largement démontrée au travers de multiples actions précipitées et démagogiques qui se sont ensuite estompées dés que la vague électorale fut passée.

    En résumé, notre situation portiragnaise démontre donc que malheureusement l'excellence, comme la médiocrité, n'est en aucune façon liée à toute nature physique mais relève bien d'une capacité à s'ouvrir aux autres d'une part et de disposer par ailleurs des outils de caractère et de talent nécessaires.

    Tout cela étant dit, c'est notre société tout entière qui se doit d'évoluer et concevoir avec honnêteté que rechercher l'équité de sexe est déjà dans son expression, une façon de différencier. Il faudrait donc, si notre société y était prête, approcher l'individualité comme une forme unique. Et cela commence à la base par un ressentiment populaire et un changement de mœurs.

     

    Shaman & C°

     

    article de référence :

    https://www.herault-tribune.com/articles/1561759/beziers-à-toutes-les-femmes-citoyennes-engageees-ou-non-encartées-ou-non/

     

     


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